200 000 emplois menacés en France

La CGT a tiré la sonnette d’alarme concernant une véritable saignée dans le secteur industriel, évoquant 250 plans de licenciement en préparation.

C’est l’hécatombe ! Auchan, ArcelorMittal, ou encore Michelin envisageraient la fermeture de plusieurs sites. « Au total, nous sommes à près de 250 plans de licenciement en préparation, concernant entre 170 000 et 200 000 emplois », a déclaré Sophie Binet, dirigeante de la CGT. Le ministre de l’Industrie s’était déjà montré alarmiste le 9 novembre dernier : « Des annonces de fermetures de sites, il y en aura dans les semaines et les mois qui viennent », avait-il déclaré au micro de France Inter.

Michelin a annoncé début novembre son intention de fermer, d’ici 2026, les sites de Cholet (Maine-et-Loire) et de Vannes (Morbihan), menaçant ainsi 1 254 emplois. Les secteurs de l’automobile et de la métallurgie sont particulièrement touchés. La filière chimique, de son côté, subit de plein fouet la hausse des coûts de l’énergie et de l’électricité, et redoute la perte de 15 000 emplois sur trois ans, sur un total de 200 000 dans ce secteur. Politiquement, les solutions envisagées nécessitent une intervention au niveau européen. La Commission européenne propose notamment des « bonus verts » et un emprunt commun européen pour soutenir l’industrie. À l’échelle de l’Europe, 32 000 suppressions de postes ont déjà été annoncées au premier semestre 2024.

À qui la faute ?

Dans ce contexte d’inflation, les choix des entreprises, qui augmentent leurs marges et leurs prix, sont pointés du doigt. Bien que soutenues par des aides publiques, certaines grandes entreprises n’ont pas réinvesti pour développer leur secteur. Sophie Binet a déclaré : « On aurait pu faire autrement, privilégier les salaires pour relancer la demande au lieu de s’enfermer dans une politique de l’offre en multipliant les aides aux entreprises. »

Par ailleurs, les tensions commerciales internationales continuent de peser. Les droits de douane américains, déjà accrus sous la présidence de Donald Trump, restent un facteur d’incertitude pour l’industrie européenne.