Alors que les accords du Mercosur s’apprêtent à être conclus, les nouvelles mesures du traité inquiètent le secteur agricole. La France fait pression pour abandonner ce projet afin de protéger ses agriculteurs.
L’accord commercial entre l’Union européenne et les pays d’Amérique latine (Argentine, Brésil, Uruguay, Paraguay et Bolivie) est en négociation depuis 1999. Ce traité vise à libéraliser les échanges entre les deux marchés. Il est récemment revenu au centre de l’actualité économique et politique. De nombreuses craintes entourent cet accord : l’importation de produits comme la viande bovine, le riz et le sucre à des coûts moins élevés inquiète les agriculteurs. La concurrence est jugée déloyale, compte tenu des normes moins contraignantes auxquelles sont soumis ces produits. Des syndicats comme la FNSEA (Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles) ont prévu de nombreuses manifestations. « Nous appelons notre réseau à reprendre les manifestations à partir du 15 novembre 2024 », ont déclaré les présidents de la FNSEA et de Jeunes Agriculteurs, Arnaud Rousseau et Pierrick Horel, au journal régional Ouest-France. L’opposition de la France à cet accord au niveau européen semble toutefois peu soutenue.
Une mesure urgente en Europe
La France semble isolée dans ce combat. Si en 2019 elle pouvait compter sur le soutien de l’Autriche, de l’Irlande et des Pays-Bas, un vote des 27 à la majorité qualifiée suffirait maintenant à adopter l’accord. La Commission européenne prévoit des fonds d’indemnisation pour les agriculteurs. Plusieurs diplomates français ont indiqué au journal Politico ne pas vouloir accepter « de l’argent pour détruire le secteur agricole ».