Filigran : l’entreprise qui monte 

La société de cybersécurité créée il y a deux ans connaît une ascension fulgurante. Elle vient de lever 35 millions de dollars pour ses produits de cybersécurité. Retour sur cette success story. 

Au commencement, c’est l’idée de deux ingénieurs en informatique : Samuel Hassine, ancien employé de l’Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d’Information (ANSSI), et Julien Richard, ancien employé de YOOI (une plateforme permettant de gérer des données informatiques). Ensemble, ils ont conçu OpenCTI, un logiciel qui permet aux entreprises d’organiser et de maîtriser les nombreux flux d’informations (cyberattaques, logiciels malveillants, etc.). D’abord disponible en open source (avec un code consultable et utilisable par n’importe qui, NDLR), OpenCTI a attiré des entreprises comme Airbus, Hermès et SpaceX parmi ses utilisateurs ; le FBI en fait également usage. En 2022, Filigran est lancé, permettant aux créateurs de proposer une version payante. Un autre produit, OpenBAS, permet de simuler des cyberattaques et d’autres cybermenaces. 

Un essor dans un secteur stratégique 

La cybersécurité est un domaine qui prend une importance croissante. La cyberattaque de Free en témoigne. Les États-Unis représentent un marché clé à conquérir, avec 75 % des dépenses mondiales dans ce secteur. Filigran vient de lever des fonds pour une série B (un financement destiné aux jeunes entreprises pour financer la croissance de leurs activités). Le fonds d’investissement américain Insight Partners a récolté 35 millions de dollars (32,3 millions d’euros) pour le développement de l’entreprise aux États-Unis. Cette levée de fonds intervient huit mois après une précédente, qui avait rapporté 15 millions d’euros. « Avec la multiplication des cybermenaces ces dernières années, les entreprises sont inondées d’alertes, submergées de données. Elles ont un vrai besoin d’organiser cette connaissance. Nous avons entendu cette demande de la part de personnes qui ne savent même pas que Filigran existe, alors que c’est exactement ce que l’entreprise fait », a déclaré Crissy Costa Behrens, investisseuse chez Insight Partners, au journal La Tribune il y a quelques jours.