Le secteur automobile n’atteindra probablement pas l’objectif fixé pour la réduction des émissions de CO₂. La France fait pression sur la Commission européenne pour éviter l’application des amendes aux constructeurs.
Le pari était lancé : atteindre zéro émission nette de CO₂ d’ici 2035 pour les véhicules neufs. Cet objectif, fixé par l’Europe dans le cadre de la lutte écologique, est encadré par les normes CAFE (Corporate Average Fuel Economy) de la Commission européenne, qui imposeront une limite moyenne de 81 g/km dès 2025. Concrètement, cela signifie que la part des voitures électriques dans les ventes totales de véhicules doit se situer entre 20 et 25 %. Problème : en 2024, elles ne représentaient que 14,6 % des ventes totales. La production de voitures électriques, en deçà des attentes, pourrait donc coûter cher au secteur automobile. Selon l’Association des constructeurs européens, les amendes pourraient atteindre entre 5 et 15 milliards d’euros pour l’industrie l’an prochain. Les constructeurs dénoncent des sanctions très contraignantes, alors que la concurrence chinoise s’intensifie et que la demande mondiale de voitures électriques est en déclin.
Le ministre à la rescousse
Lors du Mondial de l’Automobile 2024, le ministre de l’Économie, Antoine Armand, a affirmé devant les professionnels de l’industrie qu’il refusait l’application de sanctions aux constructeurs. Cette position est soutenue par l’Italie, l’Allemagne et la République tchèque. Pour l’instant, Bruxelles reste ferme face à ces demandes. « Parler d’un changement de position sur ce sujet est vraiment prématuré », a déclaré un porte-parole de la Commission européenne le lundi 4 novembre 2024 à Bruxelles. Pascal Canfin, député européen du parti présidentiel, a également soutenu cette position.