En déficit budgétaire, les taux d’intérêt de la France se rapprochent dangereusement de ceux de la Grèce. Un signe alarmant.
La porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, a mis les pieds dans le plat : les socialistes doivent prendre leurs responsabilités dans le débat budgétaire pour éviter “un scénario à la grecque”. Aujourd’hui, les taux d’intérêt français et grecs se rapprochent. Le titre de dette française à 10 ans avoisine les 3,02 %, tandis que celui de la Grèce est proche de 3,07 %. En d’autres termes, il devient plus coûteux pour un investisseur de racheter la dette française. Ce rapprochement avec la Grèce est significatif. Considéré comme le membre malade de l’Europe, ce pays avait connu une hausse de ses taux d’intérêt jusqu’à 30 % durant la crise financière de 2007. Cette situation illustre la stabilité financière que la Grèce s’est efforcée de maintenir, à l’inverse de la France. Il faut néanmoins tempérer cette analyse en rappelant que la Grèce bénéficie d’un soutien institutionnel important pour sa dette.
Un bouleversement dans l’économie française
L’augmentation des taux d’intérêt représente une baisse d’attractivité. D’abord, une hausse du coût d’emprunt pour l’État entraîne une augmentation des taux d’intérêt bancaires pour les entreprises, les PME, et les projets nécessitant de gros investissements. Ces inconvénients démotivent les entrepreneurs à investir en capital, ce qui pourrait provoquer un ralentissement de la croissance et une baisse de la compétitivité. Si le financement devient plus cher en France, les entreprises françaises risquent d’être désavantagées face à des concurrents bénéficiant de meilleures conditions de crédit. Un changement de politique commerciale pourrait alors devenir nécessaire. Enfin, les taux souverains servent de référence pour le coût des obligations privées. S’ils augmentent, les entreprises émettant des titres de dette devront offrir des rendements plus élevés aux investisseurs, augmentant ainsi leur coût de financement.